Les fêtes de Noël sont synonymes de magie, de bonheur, de moments spéciaux passés en famille et auprès de ceux que l’on aime.
Pour les parents d’enfants autistes, Noël peut aussi être source de stress, voir un véritable enfer.
Nos enfants sont différents. Leur comportement l’est tout autant. Nous passons bien trop souvent les repas de famille à nous justifier en expliquant que non nos enfants ne sont pas mal élevés, mais simplement différents. Et surtout que l’autisme est un handicap, même si ce handicap ne se voit pas.
Nous allons ici vous donner quelques conseils et vous expliquer certains comportements qui risquent de se produire. En se basant sur nos vécus, sur ce que l’on entend aussi. Cela permettra aux parents de l’enfant porteur de handicaps, mais aussi à l’enfant et à vous même de passer un bon moment en profitant des fêtes !
C’est bien là le plus important.
1. Emploi du temps de la journée ou des festivités
Les enfants autistes de manière générale aiment savoir comment vont se dérouler les choses. Qui y aura-t-il, qu’est-ce qu’on va faire, etc.
Mon fils par exemple n’aime pas du tout les surprises. Et sans connaître forcément l’heure exact de ce qui est prévu, il aime savoir ce qui va se passer et dans quel ordre. A moi ensuite de lui expliquer les imprévus possibles et dédramatiser et désamorcer si cela se produit. Cela aidera grandement à ce que l’enfant puisse être rassuré et apaisé.
2. Menu Spécial
Les rigidités alimentaires sont un véritable casse-tête pour les parents. N’hésitez pas à demander aux parents ce que préfère manger leur enfant. Vous pourrez faire votre menu comme prévu avec juste un petit extra pour que l’enfant soi content et se sente bien. Rassurez vous, concernant les rigidités alimentaires, les langoustes et le caviar est rarement ce que préfèrent les enfants. Faire quelques pâtes ou autres ne vous prendra pas trop de temps et ne plombera pas votre budget. Cela pourra éviter une crise difficile.
Sachez aussi que concernant le repas, l’enfant ne pourra peut-être pas attendre de longues heures avant de passer à table. Au de la des traditions ce qui importe le plus pour ces enfants et leurs parents c’est le confort de vie et à ce qu’on leur facilite les choses le plus possible.
3. Fatigabilité
Laissez les parents rentrer pour coucher leur enfant quand ils estiment que c’est le moment. Un enfant autiste se fatigue de manière générale plus rapidement qu’un enfant neurotypique. Il est donc normal d’écouter son horloge biologique (ce que l’on ne fait pas assez souvent pour nous même d’ailleurs).
Concernant mon fils par exemple, si je ne le couche pas quand je vois les signes qui me disent qu’il est grand temps de le mettre au lit cela peut être un drame absolu. Il peut avoir la tête qui tourne, vomir, avoir la migraine, être pris de tremblements incontrôlables, etc. Alors, ne vous vexez pas si l’enfant se couche avant tout le monde ou si les parents doivent vous quitter malgré la bonne ambiance qui règne chez vous ;
Sachez que souvent c’est à contrecœur que nous partons, mais nous savons aussi que ne pas répondre aux besoins de nos enfants peut avoir des conséquences sur notre confort de vie et le leur.
4. Oui, il se lèvera de table !
Et honnêtement, on s’en fiche ! Je suis la première à laisser mes enfants se lever de table lors de repas de famille interminables ! Je préfère qu’ils se forgent des souvenirs en passant un bon moment, en jouant, en riant. Cela me permet aussi de profiter du moment, d’avoir des discussions d’adultes qui ne regardent pas les enfants (même si attention les oreilles traînent). Laissez-leur un peu de liberté ! Cela ne fait pas d’eux des enfants mal élevés, cela fait d’eux des enfants tout simplement.
Il est rare pour un enfant de pouvoir rester assis trop longtemps. On le voit aussi à l’école ou les activités demandées aux enfants changent toutes les 20 min ou toutes les 50 min en fonction de leurs âges.
5. Besoin de s’isoler
Trop de bruits, de lumière, de stimuli, de la fatigue, une frustration de trop et hop voilà une méga crise qui pointe le bout de son nez. Afin que le parent puisse calmer son enfant, mais aussi pour que l’enfant puisse s’apaiser en toute discrétion, essayez si possible de prévoir une pièce (pas un endroit dans la pièce des festivités, mais bien une pièce à part) pour que l’enfant puisse s’isoler si besoin. Enlevez ce qui peut être dangereux ou fragile. Dans certaines crises, l’enfant peut casser les objets et cela peut être dangereux pour lui et pour les autres.
6. Motricité et difficultés
Il ne mangera peut-être pas proprement. Là aussi, soyez prêt et ne montrez pas votre agacement ou votre étonnement. Soyez indulgent, même si cela vous paraît inconcevable par rapport à l’âge de l’enfant. Sachez qu’il arrive très fréquemment qu’un enfant autiste rencontre quelques soucis de motricité et cela, peu importe son âge. Alors oui cela excuse que votre nappe soit tachée ou qu’il ait un peu de chocolat sur le coin de la bouche. Croyez-nous, le pauvre fait de son mieux.
7. Quoi lui offrir comme cadeau ?
Les jeux tendance ? Les derniers jouets à la mode ? Ne perdez pas votre temps en cherchant dans cette direction. Demandez aux parents ce qui ferait vraiment plaisir à leur enfant. Souvent, ce sera en lien avec leur intérêt restreint. Ne vous étonnez donc pas que ce soit un jeu vieux comme le monde, quelque chose qui vous semble sans intérêt à vous. Vous verrez que cet enfant passera un nombre d’heures incalculables à jouer avec.
Vous ferez un heureux. Cela peut aussi être du matériel en lien avec son handicap (casque antibruit, couverture lestée, matériel sensoriel lumineux, avec des textures particulières, etc.) Cela vous semble peut-être anodin, mais cela pourrait grandement lui changer la vie et lui faire énormément plaisir !
8. Le problème du toucher
À cause de la COVID, le problème ne devrait pas se poser puisque nous devons respecter les gestes barrières. Mais soyons honnêtes, il est parfois difficile de ne pas étreindre les personnes que l’on aime. Sachez que pour un enfant autiste, le toucher peut être très problématique. Nous vous recommandons de demander à l’enfant si vous pouvez le serrer dans vos bras ou l’embrasser avant de l’étreindre par surprise (oui on vous rappel que les codes sociaux ce n’est pas une évidence pour eux hein). Si l’enfant refuse, ne le prenez pas mal. Inventez un signe rien qu’à vous, un check. Ou simplement, un bonjour et un au revoir marqueront tout aussi bien le respect et la politesse qui sont d’usage.
Dans tous les cas, sachez que ce qui est valable pour les fêtes de fin d’années est valable pour tous les autres repas de famille ou évènements.
À tous ceux et celles qui vont recevoir un enfant autiste lors des fêtes de fin d’année, nous tenons à vous remercier d’avoir lu cet article. Merci de prendre soin de leur ressenti, mais aussi de prendre soin des parents qui trop souvent par souci de politesse vivent un véritable enfer lors de ce type de festivités. Discours culpabilisants, remise en question du handicap ou degré de handicap de l’enfant, gestion de crises de l’enfant, décompensation en rentrant, sur anticipation d’absolument tout… MERCI, car vous n’imaginez pas tout ce que cela peut changer pour nous et nos enfants si ces points énumérés sont pris en compte.