Jeudi 22 septembre il y a eu une grève pour soutenir les AESH de nos enfants.
Manque de moyens, AESH trop souvent mutualisées au détriment de la scolarité de nos enfants, salaires trop bas, manque de formation et tant d’autres choses qui font qu’aujourd’hui obtenir une AESH peut se révéler être un véritable parcours du combattant.
Il est avant toute chose normal de constater que nombre d’AESH ont jeté l’éponge. Face au manque crucial de moyen, mais aussi au manque de considération de leur statut et de leurs conditions de travail souvent bien trop précaires.
Ajoutez à cela des AESH qui ne sont pas véritablement formées à leurs fonctions d’accompagnement d’élèves handicapés. Nul doute que peu de personnes se bousculent pour remplir cette mission. Et même par passion ou dévouement envers les autres, force est de constater que tout est fait pour ne pas attirer suffisamment de candidats pour ce type d’emploi.
Leurs conditions de travail sont difficiles, leur salaire est une honte. Elles sont tellement peu reconnues alors qu’elles sont un pilier pour nos enfants !
Témoignage de Carole, maman
Les institutrices et instituteurs, professeurs, peuvent également se retrouver démunis. Et oui n’oublions pas que le manque d’AESH pénalise tout le monde, aussi bien nos enfants que les enseignants.
Face à un projet PIAL qui sur le papier se voulait être parfait, mais qui en réalité est une véritable catastrophe.
Nous avions prévenu, nous sommes montés au crédo, nous avons dit haut et fort que ce n’était pas une bonne idée, qui fallait demander aux personnes directement concernées de parler de la réalité du terrain. Il semblerait que nous nous soyons heurtés à un mur.
Les bureaucrates peu impactés par le handicap en milieu scolaire ont apparemment mieux compris que nous associations, parents, aidants, enseignants, AESH, professionnel… les besoins dans l’accompagnement de nos enfants en situation de handicap à l’école.
Ils ont tellement mieux compris que voici ce qu’il se passe :
On demande aux AESH de s’occuper (en plus des élèves qu’elles ont pour travail d’accompagner), des élèves ne possédant aucune notification MDPH, car ils sont jugés comme difficiles en classe, agités, semeurs de troubles. Peut on nous expliquer pourquoi nos enfants, qui pour certains ont des notifications d’AESH individualisées, mais que l’on mutualise quand même par souci d’économie et pour palier au manque de personnel, devraient partager encore davantage avec des élèves dissipés ou du moins sans mis en place demandée par des professionnels ou la MDPH.
Toujours pour pallier au manque d’AESH, certain directeurs d’écoles décident de mutualiser des AESH alors que les enfants ont des notifications d’AESH INDIVIDUALISÉES. Les recommandations ne sont-elles pas faites au départ par des professionnels médicaux et paramédicaux pour le bien-être de l’enfant ? À quel moment un directeur d’établissement peut-il se permettre arbitrairement de prendre une telle décision ?
Sur Toulouse il existe notamment un collège qui comprend 3 AESH pour 18 élèves notifiés. Peut-on nous expliquer comment l’enfant peut être scolarisé correctement dans ces conditions ?
Et surtout quand est-il de la fameuse école inclusive que l’on nous vend à longueur de temps ?
Nos enfants ont un handicap, mais ce handicap ne les empêche pas de suivre une scolarité dans un établissement « normal ». Leur handicap est d’ordre social, compréhension de situation sociale, communication, écriture… tout ce que justement l’AESH peut soulager, mais ce sont des enfants tout à fait en mesure de poursuivre des études. Avoir une AESH peut avant tout les aider pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux même sur le plan purement scolaire. Éviter également de se retrouver face à des situations d’angoisse (se perdre dans les couloirs, ne pas comprendre une consigne…).
Comment peut-on laisser une jeune collégienne malvoyante sans AESH ? Comment peut-on laisser un enfant autiste sans AESH à la rentrée scolaire et lui hurler dessus par ce qu’il s’est perdu dans les couloirs ? Comment peut-on demander à une élève autiste de faire une journée de test dans un collège de renommée sans AESH, en lui donnant seulement une référente de son âge qui au bout de quelques heures, ne comprenant pas cette élève la laissera finir sa journée seule ? (cette petite fille autiste n’a pas pu manger le midi d’ailleurs puisque personne pour le lui expliquer)
Demande-t-on à un enfant handicapé physique de laisser son fauteuil, son appareil auditif, sa béquille, à l’entrée de l’établissement en lui disant de se débrouiller seule ?
Comment peut-on aujourd’hui marquer autant de différence entre les enfants et ne pas leur donner les mêmes chances à tous ?
Avoir une AESH n’est pas un luxe, mais une nécessité pour nos enfants. Ils en ont le droit et c’est à l’état de mettre tous les moyens en place pour cela. Ce n’est pas juste de leur faire payer à eux ce manque de considération et de moyens. Malgré tout ce que certains peuvent penser, ils sont l’avenir tout autant que les enfants neurotypiques.
Sans AESH mon fils serait perdu ! Nous avons tellement attendu pour en avoir une et chaque année nous sommes dans le doute de savoir si elle va être présente l’année suivante.
Témoignage de Ludivine, maman
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